Hauteur du la du diapason

En 1859, la fréquence du « la » est normalisée d’abord en France à 435 Hz à la température de 18 °C, puis internationalement réglementée en 1885 à la Conférence de Vienne. Mais les instruments ont alors des cordes soumises à des contraintes de plus en plus fortes si bien que cette fréquence de référence est augmentée, variant même d’un pays à l’autre5.

La Conférence internationale de Londres en 1953 a fixé la fréquence du la3 à 440 Hz. Un diapason de référence avait toutefois déjà été établi en 1939 par la Fédération internationale des associations nationales de standardisation (ancêtre de l’Organisation internationale de normalisation), avec 440 Hz pour le la3 à une température de 20 °C. L’Orchestre philharmonique royal utilisait jusqu’alors une fréquence de 439 Hz pour l’accord. Le standard fut rapidement adopté par la BBC qui généra électroniquement le signal à la bonne fréquence via un cristal piézoélectrique6 et demanda à l’orchestre de se caler sur cette nouvelle référence. La norme a été rééditée en janvier 1975 (ISO 16:19757).

Cette norme est généralement adoptée par tous les instrumentistes, exception faite de beaucoup d’ensembles spécialisés en musique ancienne, qui choisissent de nombreux diapasons, les plus courants allant de 392 à 466 Hz — ils nécessitent une tension moindre des cordes d’instruments tels que violes, luths, guitares, clavecins. Il faut noter que les écarts de fréquence entre 466 Hz (musique de la Renaissance), 440 Hz (baroque vénitien), 415 Hz (baroque allemand) et 392 Hz (baroque français) correspondent à un intervalle de demi-ton. Certains clavecins possèdent deux la, que l’on obtient par un mécanisme de déplacement du clavier. Le « la 415 » est communément appelé « la baroque », mais il n’est qu’une convention simplificatrice et unificatrice, et ne correspond en réalité à aucun diapason historique attesté. Notons cependant que la variété des diapasons a eu une influence considérable sur l’écriture musicale (particulièrement notable pour les ambitus vocaux), ce qui justifie le recours actuel à une grande diversité de hauteurs de référence.

On sait que la hauteur du diapason a beaucoup varié dans les siècles passés, et d’un lieu à l’autre. On parvient à déterminer les valeurs grâce aux instruments d’époque qui ne se désaccordent pas : les instruments à vent tels que flûtes, trompettes, orgues, les cloches, etc.

Dès le début du xviiie siècle, grâce aux travaux de Joseph Sauveur, les acousticiens ont su mesurer la fréquence d’un son entendu. En 1704, un la a ainsi été relevé à 405,3 Hz dans l’orchestre de l’Opéra de Paris. En 1938, un relevé effectué dans un orchestre de Vienne permit de mesurer un la à 450,85 Hz8.

On suppose que le diapason n’a pas cessé d’augmenter pour rendre la sonorité plus brillante. Cette dérive vers l’aigu se remarque particulièrement pour les pianos solistes — désormais généralement accordés à 442 Hz[réf. nécessaire] — et les groupes de musique moderne.